cinemanow
Un Prophète de Jacques Audiard
Un Prophète |
Attention, chef d'oeuvre !! Voilà, je pourrais m'arrêter là parce que tout est dit... Mais comme je sais que si je le fais vous allez retourner jouer à Paf le chien sur facebook au lieu d'aller le voir, je vais développer un peu.
Au commencement, il y avait un réalisateur. Le premier jour, il a écrit un scénario de dingue, ce qui change un peu pour un film français. Le deuxième jour, il s'est dit que Niels Arestrup dans le rôle d'un parrain Corse, ça pouvait le faire... effectivement... Le troisième jour, il a pris un jeune inconnu pour jouer son héros, et il l'a complètement modelé au rôle qu'il lui destinait. Le quatrième jour, il s'est créée une belle vallée des larmes, à l'atmosphère qui suinte jusque dans la salle de ciné. Le cinquième jour, il s'est dit qu'Alexandre Desplats comme organiste ça sonnerait bien dans l'ensemble. Le sixième jour, il a du penser que faire le meilleur montage de l'année, ça ferait pas tâche. Et le septième, il s'est reposé et a laissé tout ce petit monde se débattre, vivre et mourir sous son regard, se pendre et se rependre, pêcher et se repêcher au fond du gouffre, grandir, apprendre, aimer, tuer... Et c'est juste fabuleux ! Courez le voir nom de dieu ! (quoi il y a comme un jeu de mot ?). En route pour la joie !
Au commencement, il y avait un réalisateur. Le premier jour, il a écrit un scénario de dingue, ce qui change un peu pour un film français. Le deuxième jour, il s'est dit que Niels Arestrup dans le rôle d'un parrain Corse, ça pouvait le faire... effectivement... Le troisième jour, il a pris un jeune inconnu pour jouer son héros, et il l'a complètement modelé au rôle qu'il lui destinait. Le quatrième jour, il s'est créée une belle vallée des larmes, à l'atmosphère qui suinte jusque dans la salle de ciné. Le cinquième jour, il s'est dit qu'Alexandre Desplats comme organiste ça sonnerait bien dans l'ensemble. Le sixième jour, il a du penser que faire le meilleur montage de l'année, ça ferait pas tâche. Et le septième, il s'est reposé et a laissé tout ce petit monde se débattre, vivre et mourir sous son regard, se pendre et se rependre, pêcher et se repêcher au fond du gouffre, grandir, apprendre, aimer, tuer... Et c'est juste fabuleux ! Courez le voir nom de dieu ! (quoi il y a comme un jeu de mot ?). En route pour la joie !
Wathever Works de Woody Allen
Whatever Works |
Je pourrais commencer par « comme toujours chez Woody Allen » tant ce film marque le retour du réalisateur new-yorkais au genre qui a fait sa gloire : la comédie à l'humour so british parsemée de jazz, de juifs, de moeurs, de vieux hypocondriaques et de jeunes filles naïves. Et c'est un sacré plaisir ! Non pas que ses précédents films aient était décevants, mais celui-ci retrouve une ironie et une impertinence qu'il semblait avoir perdue; pour se conclure par un plaidoyer à la vie et la liberté.
La confrontation de personnages que tout oppose lui permet des scènes de comédies magistrales. Ce faisant, en poussant aux bouts de leurs archétypes ces héros, il leur donne une profondeur, une âme, et une vérité, qui vient raisonner chez le spectateur le faisant juge et parti du film. La mise en scène (sidérante de liberté et de modernité) vient d'ailleurs coller à cette idée en apostrophant plusieurs fois le public.
Le film, violente attaque contre le puritanisme (pas si marginale que l'on pourrais croire) et les règles de société qui brident nos envies et refoule notre nature, démontre une fois de plus la capacité du réalisateur à capter dans la vie de tous les jours les signes de notre assouvissement à celles-ci. Un bon moment de rire, qui laisse un drôle d'arrière goût (amer ?) après digestion. What a wondeful world ?
La confrontation de personnages que tout oppose lui permet des scènes de comédies magistrales. Ce faisant, en poussant aux bouts de leurs archétypes ces héros, il leur donne une profondeur, une âme, et une vérité, qui vient raisonner chez le spectateur le faisant juge et parti du film. La mise en scène (sidérante de liberté et de modernité) vient d'ailleurs coller à cette idée en apostrophant plusieurs fois le public.
Le film, violente attaque contre le puritanisme (pas si marginale que l'on pourrais croire) et les règles de société qui brident nos envies et refoule notre nature, démontre une fois de plus la capacité du réalisateur à capter dans la vie de tous les jours les signes de notre assouvissement à celles-ci. Un bon moment de rire, qui laisse un drôle d'arrière goût (amer ?) après digestion. What a wondeful world ?
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The Time that Remains d'Elia Suliman
The Time that Remains |
Je le confesse c'est le premier film du réalisateur israélien que je vois. Je vais donc avoir du mal à le replacer dans sa filmographie, mais qu'importe... Récit visiblement autobiographique, il s'inscrit dans la tradition majoritairement littéraire de l'auto-fiction : dans un humour pince sans rire à la Tati on découvre la petite histoire d'un jeune garçon qui traverse la grande d'Israël.
Avec un certain détachement, Suliman se sert du comique de situation pour démontrer l'absurde de la violence et des guerres qui ont ravagées le pays. A ce titre, certaine séquences sont hilarantes et donnent au récit une légèreté bienvenue, bercée de la nostalgie mélancolique des souvenirs d'enfance.
Comme un enfant, témoin du monde des adultes, on regarde le film se dérouler sans forcement comprendre tous les tenants et les aboutissants des situations, mais en y trouvant toujours un prétexte au jeu et à la vie. Malheureusement le réalisateur ternie un peu la fin par un pêché de nombrilisme assez agaçant. Cependant il reste tout de même de grandes idées de cinéma et un vrai regard sur son époque, qui font de ce film un excellent moment.
Avec un certain détachement, Suliman se sert du comique de situation pour démontrer l'absurde de la violence et des guerres qui ont ravagées le pays. A ce titre, certaine séquences sont hilarantes et donnent au récit une légèreté bienvenue, bercée de la nostalgie mélancolique des souvenirs d'enfance.
Comme un enfant, témoin du monde des adultes, on regarde le film se dérouler sans forcement comprendre tous les tenants et les aboutissants des situations, mais en y trouvant toujours un prétexte au jeu et à la vie. Malheureusement le réalisateur ternie un peu la fin par un pêché de nombrilisme assez agaçant. Cependant il reste tout de même de grandes idées de cinéma et un vrai regard sur son époque, qui font de ce film un excellent moment.
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Public Enemies de Michael Mann
Public Enemies |
Terrible déception ! J'entrais dans la salle, le coeur haut et heureux, persuadé de devoir m'accrocher à mon siège pendant deux heures, de m'en prendre pleins les mirettes, et de m'évader un peu de la pluie bruxelloise ... Et ben je suis rentré mouillé ... Comment dire ? Non pas que ce soit nul, mais tellement vain ! Toute les scènes se suivent de façon mécaniques, toutes attendues, et toutes se déroulant comme elles doivent se dérouler, et comme ce déroule le paysage quand je m'endors en comptant les poteaux électriques dans le Thalys (quand il n'est pas à l'arrêt... Le Thalys... Quoique le film ?).
Johnny Depp fait le beau brun ténébreux avec un regard de beau brun ténébreux, Marion Cotillard fait la jeune amoureuse avec un rire de jeune fille amoureuse, Christian Bale fait le méchant charismatique avec le look d'une pub Yves-Saint Laurent et Michael Mann lui, film cette épopée avec ... ses pieds ! Même les fusillades sont mal filmées ! Oui, je le dis et je l'affirme, Michael Mann n'a pas réussi à filmer une seule fusillade correctement ! Je sais ça fait mal... Alors, il reste tout de même quelques scènes pour sauver le tout, mais quand le coeur n'y est plus, difficile de s'y intéresser !
Pour conclure, bah, voilà quoi... J'ai pas passé un bon moment, et je préférais de loin revoir le film éponyme de Richet !
Johnny Depp fait le beau brun ténébreux avec un regard de beau brun ténébreux, Marion Cotillard fait la jeune amoureuse avec un rire de jeune fille amoureuse, Christian Bale fait le méchant charismatique avec le look d'une pub Yves-Saint Laurent et Michael Mann lui, film cette épopée avec ... ses pieds ! Même les fusillades sont mal filmées ! Oui, je le dis et je l'affirme, Michael Mann n'a pas réussi à filmer une seule fusillade correctement ! Je sais ça fait mal... Alors, il reste tout de même quelques scènes pour sauver le tout, mais quand le coeur n'y est plus, difficile de s'y intéresser !
Pour conclure, bah, voilà quoi... J'ai pas passé un bon moment, et je préférais de loin revoir le film éponyme de Richet !
Inglorious Basterds, de Quentin Tarantino
Inglorious Basterds |
Je n'aime pas Tarantino. Après deux premiers films flamboyants (Reservoir Dogs et Pulp Fiction), qui démontraient un talent extraordinaire de conteur d'histoire, je le regardais tomber dans une auto-satisfaction aussi évidente que dévastatrice. Le Tarantino-show m'a toujours laissé froid. Si ses talents de magicien du spectacle étaient toujours aussi présent, la vacuité du propos , la faiblesse du scénario, les personnages prétextes et les codes « tarantinesques » (dialogues à rallonge etc...) me donnaient l'irritante impression de passer mon temps à regarder Tarantino en train de filmer plutôt que de me laisser porter par ses films. Jusqu'à celui-ci.
Pourtant, tous ses codes s'y retrouvent condensés, mais cette fois au service du traitement d'une histoire, d'une véritable mise en scène de celle-ci et donc, témoignent d'une prise en charge du récit et d'une vision du cinéma; à la fois novatrice et géniale. La forme exubérante lui permet de traiter la violence d'une façon décalée, en jouant avec les désirs de voyeurisme du spectateur, en utilisant l'énergie cinétique pour faire adhérer le public à une histoire farfelue et terrible. En magnifiant dans un vrai jeu la violence en plaisir de spectateur, il transforme, au défi de la vraisemblance, une parodie de film de guerre en chef d'oeuvre.
Un peu comme le western spaghetti en utilisant de façon détournée les codes de ses pères a produit les pièces maîtresses du genre, Tarntino signe un des meilleurs film de guerre de ces dernières années. Sympathy for the Devil !
Pourtant, tous ses codes s'y retrouvent condensés, mais cette fois au service du traitement d'une histoire, d'une véritable mise en scène de celle-ci et donc, témoignent d'une prise en charge du récit et d'une vision du cinéma; à la fois novatrice et géniale. La forme exubérante lui permet de traiter la violence d'une façon décalée, en jouant avec les désirs de voyeurisme du spectateur, en utilisant l'énergie cinétique pour faire adhérer le public à une histoire farfelue et terrible. En magnifiant dans un vrai jeu la violence en plaisir de spectateur, il transforme, au défi de la vraisemblance, une parodie de film de guerre en chef d'oeuvre.
Un peu comme le western spaghetti en utilisant de façon détournée les codes de ses pères a produit les pièces maîtresses du genre, Tarntino signe un des meilleurs film de guerre de ces dernières années. Sympathy for the Devil !
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Je dirai juste : +1
il paraît que Niels Arestrup parle corse avec un accent soit italien, soit (horreur) parisien... mais bon, il y a que les Corses pour le savoir ;)